Stagiaire à la mise en scène Florent Siaud
Musique Claude Debussy • Texte Maurice Maeterlinck • Mise en scène Laurent Pelly • Direction musicale Bertrand de Billy • Distribution Natalie Dessay, Stéphane Degout, Laurent Naouri, Marie-Nicole Lemieux, Phillip Ens, Beatte Ritter, Tim Mirfin • Formations Choeur Arnold Schönberg, Orchestre symphonique de la Radio de Vienne
Production Theater an der Wien (Vienne, Autriche)
Après avoir réglé de désopilants Labiche, Feydeau, Goldoni ou Offenbach, Laurent Pelly s’est lancé en janvier 2009 dans la mise en scène du Pelléas et Mélisande de Debussy au Theater an der Wien, l’un des trois opéras de Vienne. Avec le concours des chanteurs Natalie Dessay (dont c’était la prise de rôle), Laurent Naouri (grand habitué de Golaud), Stéphane Degout (l’un des meilleurs Pelléas actuels) et du chef d’orchestre Bertrand de Billy, il s’est attaché à mettre en valeur les soubresauts de vie et l’énergie adolescente qui se cachent dans cet univers hanté par la mort. D’où un jeu d’acteur préférant la mobilité perpétuelle du corps au hiératisme des postures. S’agissant d’une oeuvre tirée d’un drame symboliste de Maeterlinck, la proposition pouvait paraître inhabituelle : elle s’est révélée de bout en bout captivante, justifiant pleinement que Virgin Classics en fasse un DVD.
Extraits du spectacle
• Visionner un extrait vidéo du spectacle.
• Voir le spectacle en DVD : Le spectacle est désormais disponible en DVD chez Virgin classics.
Presse
• Lire l’entretien avec Laurent Pelly : Laurent Pelly répond aux questions de Florent Siaud dans le cadre d’un entretien intitulé “Le théâtre à travers la musique” et paru sur le site de la revue Agôn. Le metteur en scène y parle notamment de sa conception de l’opéra de Debussy, de son rapport à la philosophie de Maeterlinck mais aussi de sa collaboration au long cours avec la soprano française Natalie Dessay.
• CLASSICA-REPERTOIRE, Rodolphe Bruneau-Boulmier
Avec ses quelques arbres dénudés, son épave renversée et un château dépouillé de ses meubles, le décor, fait de fûts et de boiseries, épouse parfaitement l’univers inquiétant et symboliste de Debussy. La mise en scène respectueuse de Laurent Pelly, avec ses différents tableaux baignés d’une lumière vespérale, sublime la splendeur orchestrale du drame.
• FORUM OPERA, Maurice Salles
Une telle fusion du théâtre et de la musique coupe le souffle, avant de submerger de bonheur. Quelle réussite ! Et, chose merveilleuse, c’est une réussite d’ensemble, qu’aucune faiblesse individuelle ne vient entacher !
(…) Cette réussite symbiotique porte la marque de Laurent Pelly. La vision qu’il propose du chef d’œuvre de Debussy est confondante par l’acuité de sa pénétration ; le moindre mot du texte est scruté et il en sort une lecture théâtrale d’une force qui respecte scrupuleusement la musique et renvoie au rayon des balivernes l’évanescence de l’œuvre. C’est à la puissance implacable des tragédies antiques, à la passion étouffante d’Otello, à la grandeur de Tristan qu’il nous fait accéder, tout en variant les climats au gré des couleurs musicales.
Ces comédiens admirables – Yniold d’une justesse poignante, tiré de son insouciante candeur par la violence du monde – sont aussi d’admirables chanteurs, et on voudrait presque se satisfaire d’un éloge global. L’animosité tranquille de Marie-Nicole Lemieux, luxueuse Geneviève, les graves et l’autorité de Phillip Ens, la voix flûtée de Beate Ritter, la sensibilité vibrante et la clarté de Stéphane Degout, la souplesse devenant rudesse et violence de Laurent Naouri, la féminité dans tous ses états – jamais l’enfant – la femme victime parce que désirée et dans l’immanence de ses sentiments, de Natalie Dessay… Tous sont inoubliables et bouleversants de vérité. (…)
• LE MONDE, Marie-Aude Roux
La Mélisande de Natalie Dessay, quant à elle, rappelle la silhouette dessinée par Rochegrosse pour la partition d’orchestre originale gravée chez Eugène Fromont au cours de l’été 1903. Grande robe bleu clair qu’elle fait tourner en derviche, longue chevelure blonde nouée, elle est bien cet oiseau qui n’est pas d’ici, que Laurent Pelly met judicieusement en lévitation dans les arbres (…). Cet amour pris au piège de la destinée, Pelly l’a voulu léger et presque sans passion, si ce n’est au soir des adieux (Stéphane Degout y est débordant de sex-appeal vocal). Il a par contre porté la jalousie de Golaud à la limite de l’insoutenable : passant à la question l’enfant Yniold brandi en vigie au milieu d’une tempête, tentant d’arracher, debout sur le lit de mort de Mélisande, une vérité qu’il ne veut pas croire. Golaud, que Laurent Naouri incarne de manière exemplaire.”Je regretterai toujours de ne pas pouvoir faire Tosca, Salomé et même la Tatiana d’Eugène Onéguine”, disait encore Natalie Dessay à la veille de la première, le 13 janvier. Qu’elle se rassure, sa Mélisande les révoque toutes.